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Sorti le 27 Février de cette année sur XBLA, PSN, PSVita, PC et maintenant Wii U (le 11 Avril), Runner 2 est une de ces pépites qui ne fait pas (assez) de bruit. Qu'est-ce donc exactement que ce jeu dont le nom si long que je suis fier de pouvoir le dire sans vérifier sur google?
Bit. Trip
Runner 2 (on va garder son petit nom) est donc le second volet de ce jeu paru dans la saga Bit Trip, regroupant un total de 6 jeux aux mécaniques de gameplay différents mais ayant tous le même point central: le rythme. Détrompez-vous, il ne s'agit pas là d'une série de Guitar Hero-like, mais plutôt de jeux "old school" assumés.
Je ne vais pas m'étendre sur la saga entière, d'une part parce que je n'y ai moi même jamais joué, mais surtout parce que j'ai trouvé cette vidéo qui explique tellement bien tout ce qu'il y a à savoir que je ne vois pas l'utilité de tout réécrire (potentiellement moins bien).
Cours Forest Commander, Cours!
Parmis tous les jeux Bit Trip, Runner est probablement le plus réussi et le moins abstrait. Runner est un jeu de plateforme classique sur le papier. On y incarne le personnage principal de la saga (Commander Video) que l'on doit mener du début à la fin du niveau tout en évitant les obstacles. Sauf que ce Commander n'a pas de temps à perdre, et il nous le fait bien comprendre: il court comme un dératé et ne comptez pas sur lui pour ralentir quand bien même un mur électrique jonché de méduses mécaniques armées de pics ascérés lui ferait face. Il a les jambes, vous êtes le cerveau.
Vous l'aurez compris, Runner 2 se joue à la façon d'un Rayman Jungle run: votre personnage avance seul et vous devez progresser tout en récupérant des objets placés ici et là. La différence par contre c'est que le Commander Video possède bien plus de possibilité d'actions: avec lui vous devrez sauter (court ou long), glisser, sauter en glissant, donner un coup de pied, donner un coup de pied en glissant, donner un coup de pied en sautant, donner un coup de pied en sautant en glissant, grinder debout, grinder suspendu, activer un bouclier de lumière (possible en sautant), danser... sans compter toutes les interactions avec le décors pas bien farouches pour la plupart il faut bien l'avouer. Ca en fait vraiment beaucoup des mouvements à alterner dans un niveau mais heureusement, la difficulté est progressive.
En parlant de difficulté, il faut savoir aussi que dans Runner 2 si votre petit orteil s'éclate sur une marche un peu trop haute (ou nimporte quel obstacle), vous retournez directement au début du niveau pour tout recomencer... ou au checkpoint de mi-parcours. Ce dernier checkpoint est un des ajouts de Runner 2 par rapport au premier opus qui facilite énormément l'accomplissement d'un niveau, mais qui pourtant ne bridera pas l'âme de Gamer Hardcore qui veut exploser les scores car il est possible d'éviter ce Checkpoint en lui sautant par-dessus et ainsi acquérir un bonus de point. Par contre au moindre petit choc vous devrez recommencer le niveau depuis le tout début.
Courir en rythme
Comme je vous l'ai dit plus haut, les jeux Bit. Trip sont tous basé sur la musique et le rythme et Runner 2 ne fait pas exception à cette règle, mieux, il en tire même un atout qui lui donne justement ce "petit quelque chose" qui le démarque des autres jeux du genre et fait qu'on a envie d'enchaîner les stages.
Au début de chaque stage de Runner 2, une petite musique vous accompagne. Cette musique est relativement "pauvre" en variété de sons, tout juste ce qu'il faut pour définir un rythme. Sur votre parcours il arrivera que vous rencontriez des "+" rouges (4 par stages si je ne me trompe pas). En attrapant ces "+" la musique de fond s'étoffera peut à peut pour devenir vraiment "complète" au 4e +. L'effet de ce système c'est que cela donne une dimension "creshendo" au déroulement du stage, plus on avance, plus on évite les obstacles et plus on est porté par la musique pour éviter ces obstacles de plus en plus nombreux et même sadiques.
Mais ce n'est pas tout: chaque obstacle évité/détruits produit un son (il en est de même lorsque vous récupéré un de ces lingots d'or qui jonchent le parcours), et ce son est cohérent avec ce que vous venez d'accomplir. En effet si vous accomplissez une série de saut pour monter un escalier, chaque marche passée produira un son à chaque fois plus aigu, ou si vous ne faites que descendre des marches, le son produit sera à chaque fois plus grave. Il en est de même lorsque vous vous baissez ou sautez pour éviter un obstacle ou récupérer un lingo. Les obstacles à détruire jouent quant à elle le rôle des percussions.
Il y a deux choses importantes à noter avec ce système:
- d'une part les sons s'intègrent parfaitement à la mélodie de fond (qui reste la même dans tous les stages d'un même MONDE) pour en faire une musique "différente" à chaque fois.
- d'autre part, plus la difficulté que vous choisissez est élevé, plus vous devrez faire face à des obstacles, et plus la musique de votre stage sera étoffée et rythmée.
Dans Runner 2 le plaisir est donc considérablement augmenté avec la difficulté au delà de la simple satisfaction du challenge. Le mode Facile donnera donc des musiques relativement calmes avec très peut d'obstacles, tandis que le mode Normal sera lui plus étoffé. Mais c'est vraiment dans mon cas en jouant en Difficile que j'ai pris le plus de plaisir.
Sprint ou Marathon?
Comme la plupart des jeux de plateforme, le contenu de Runner 2 s'organise autour du schéma classiques d'une suites de STAGES à enchainer dans des MONDES, lesquels se terminent toujours par un BOSS. Les premiers stages (et même le premier monde à vrai dire) font office de tutorial: vous découvrez alors petit à petit les différentes actions que peut accomplir votre personnage.
Sur chaque monde vous disposez d'un parcours de stages vous menant jusqu'au BOSS, mais aussi de stages bonus auxquels vous pourrez accéder en empruntant une "sortie alternative" à la fin d'un stage situé à un croisement. Ces stages bonus proposent souvent un challenge plus corsé que l'ensemble de ceux du monde que vous parcourez et vous permettent de débloquer certains bonus tels que des costumes ou débloquer d'autres personnages jouables. Concrètement, Runner 2: Future Legend of Rhythm Alien est découpé en 100 stages répartis sur 5 mondes mais ce n'est pas tout. Des stages "RETRO" (25 au total) plus courts mais plus exigeants, sont cachés et vous pourrez y accéder si vous y conduisez votre Commander Video sur certains niveaux.
En ce qui me concerne, au final j'en ai eu pour une bonne douzaine d'heures de jeu pour terminer le jeu en ayant fait moins de 10 levels Retro et comme j'aime beaucoup avoir des succès sur les jeux que j'apprécie j'y ai encore passé 2-3h suppémentaires.
En parlant de Succès/Trophée, ceux de Runner 2 sont assez simples à obtenir, mais si vous comptez les avoir tous, je vous souhaite bonne chance, car le dernier est vraiment chronophage: vous devrez accomplir un "perfect +" sur chacun des 100 niveaux du jeu et dans chacune des difficultés (facile, normal, difficile)... donc 300 stages... au mieux, mais ne comptez pas ladessus. A moins d'être un cyborg, obtenir un "perfect" sur chaque stage est une chose, mais un "perfect +" repose en partie sur la chance: A la fin de chaque stage ponctué d'un perfect, vous devrez viser une cible, et si vous atteignez le centre, vous aurez votre "perfect +".
1200MSP n'est pas très cher payé au vue du contenu proposé, une durée de vie qui dépasse largmenent les 10h (j'en suis a presque 20h) et extensible a souhait si vous êtes un mordu du scoring.
Alors je n'ai pas parlé des graphismes de Runner 2 parce que ça n'est vraiment pas le coeur du jeu et qu'on a finalement pas trop le temps d'admirer le tout car on est sans cesse en train de courir, mais sachez tout de même que Bit Trip Runner 2 est très agréable à l'oeil. Les 5 mondes parcourus proposent chacun des environnements totalement différents, même si certains sont clairement en dessous (les mondes 3 et 4).
Conclusion
Bit Trip Presents Runner 2: Future Legend of Rhythm Alien est donc un titre qui m'aura vraiment surpris car sorti de nullepart. Un gameplay simple et efficace, un contenu vaste pouvant se jouer à petites doses, tanto enchanté par le rythme et les mélodies, tanto frustré par des obstacles placés dans une intention sadique des développeurs, Runner 2 joue avec les nerfs, à vif ou apaisés, mais reste toujours très juste avec le joueur.
S'il faut chipoter il y a bien quelques petits points que je relèverais comme par exemple le fait que j'ai personnellement trouvé qu'aucune des mélodies des 4 derniers mondes n'était aussi efficaces que celle du 1er, ou encore le fait que les combats de Boss soient sympatiques mais sans saveur, que certaines interactions avec le décors sont là juste pour "être là" mais ne servent ni à au gameplay, ni à la mélodie, que lorsque l'on détruit un obtsacle, l'animation qui s'en suit cache brievement la vue du reste du parcours (ce qui se traduit souvent par une punition immédiate) mais ce sont des défauts qui sont largement effacées tant le gameplay est maitrisé.
Bref, un jeu dans un univers ma foi très... original.